«Le déjeuner sur l’herbe II, Loulou & Pierre»

C’est toujours le tableau de Manet qui sert de trame à ce papier, la nappe du pique-nique est dressée, on écoute de la musique disco sur une radiocassette comme en 1980, Loulou de la Falaise fume assise sur les petites chaises dorées de la maison Saint-Laurent. Pierre Bergé est assis sur l’herbe et le chat Ozu joue à la balle. La femme nue versant de l’eau est inspirée du tableau Le concert champêtre de Giorgionne (ou du Titien) en 1509, considéré comme un ancêtre thématique du Déjeuner sur l’herbe, elle est modélisée sur Poser, un logiciel de dessin numérique.

«Andy Warhol danse le twist»

Deux motifs représentant Andy Warhol, dessins de fiction d’après des portraits de Warhol faits en 1977 par l’artiste.

«Paléolithique»

Le Paléolithique est la première et la plus longue période de la Préhistoire : de - 300 mille ans à - 12 000 ans, le motif se compose de dessins documentaires de «bifaces» en silex du paléolithique supérieur (vers moins 30 mille ans) trouvés en France dans la région d’Amiens, et d’un dessin de cristal de roche trouvé dans l’Arkansas. Les motifs s’éloignent dans le flou de l’espace en arrière plan, métaphore du temps qui nous sépare de ces objets. Deux détails encadrés édités au format 40 x 50 cm : Un dessin de biface de l’époque Chelléenne trouvé en Picardie au XIXe siècle. Un dessin d’une pierre dite «Éolithe » ou pierre figure : un fragment de pierre, antérieur au quaternaire, façonnée par l'action d'agents naturels. Ces silex que l'on trouve dans les terrains tertiaires ont longtemps été confondus avec des silex taillés par l'homme et représentant des figures d’animaux ou des visages. On y voyait au XVIIIe siècle des artefacts réalisés par les premiers hommes, les premières œuvres d’art. Un dessin (non édité) représentant le masque de La Roche Cottard, trouvé à coté de Langeais (Indre-et-Loire) en 1975 sur un site occupé par les hommes du Moustérien, 32 000 ans avant J.C.. L’homme de Néandertal a façonné ce «masque» grossièrement figuratif, composé d’une pierre de silex un peu taillée et de fragments d’os, c’est un objet collecté par l’homme et modifié dans un but proto artistique, il évoque nettement un visage humain. C’est probablement la plus ancienne «sculpture» connue sur notre territoire.

«Braille»

Le papier se compose de deux versions, la première figure un texte rédigé en braille, ce texte dit : «La langue des signes ne signifie rien.» Le texte est exprimé en trompe l’oeil, sans relief, il donc illisible pour un aveugle. La seconde version se compose du même texte en braille qui apparaît par dessus le motif d’un même personnage multiplié en six images (son visage est le même sur tous les dessins, il est quelque fois inversé). Le personnage mime la langue des signes française pour les sourds mais ne la connaît pas, ses gestes n’ont pas de signification globale. La couleur de sa veste change aussi à chaque occurrence.

«Jackson Pollock»

Dessins numériques de drippings arrangés en «all-over». Le all-over est une pratique apparue en peinture vers 1948, qui consiste à répartir de façon plus ou moins uniforme les éléments picturaux sur toute (en anglais all over) la surface du tableau ; celle-ci semble ainsi se prolonger au-delà des bords, ce qui élimine le problème du champ. «An over-all evenness» [une uniformité bord bord] dit Jackson Pollock (The Nation, 1er février 1947). Clement Greenberg base le basculement de la peinture de chevalet sur l'introduction de la peinture all-over dans son ouvrage Art et Culture, Essais critiques, paru en 1961: il définit ainsi la crise du tableau de chevalet. Le papier peint est un all-over par définition.